QUARTIER LIBRE
Un serious game pour de l'habitat coopératif
LAST RESCUE Projet précédent Projet suivant
VIRÉO
Comment amener des individus à mieux se connaître, travailler ensemble afin de réussir un projet commun, celui de l’habitat coopératif ?
QUARTIER LIBRE
Un serious game pour de l'habitat coopératif
Quartier Libre est un serious game développé dans le cadre d’un projet avec LISODE qui souhaitait mettre en place un processus et des outils facilitant la réussite de projets d’habitats coopératifs. Quartier Libre est un outil de concertation citoyenne qui a pour but de révéler, sous la forme du jeu, les risques, les problèmes et les comportements qui pourraient nuire au projet. Il permet entre autre de faire prendre conscience aux acteurs du projet que les motivations à accéder à l’habitat coopératif sont différentes pour chacun.
Contexte
Depuis le milieu des années 2000, les difficultés à trouver un toit à prix abordable, ainsi que l’affaiblissement des solidarités et la prise de conscience de l’urgence environnementale poussent des ménages à chercher d’autres solutions que la maison mal isolée, ou l’immeuble désincarné. L’habitat participatif en est une. Concrètement, des individus motivés – déjà amis ou encore inconnus – choisissent de constituer un « groupe-projet » et de chercher ensemble un terrain (ou un immeuble) pour y construire (ou y réhabiliter) des logements, bien souvent écolologiques. Une partie du sol et du bâti sont mis à la disposition de tous. Il y a actuellement pas moins de 416 projets en cours dans l’Hexagone.
Si des dizaines ont déjà abouti, beaucoup trop de projets échouent. En effet, toutes ces personnes souhaitent accéder à l’habitat coopératif, mais elles n’ont cependant pas toutes les mêmes motivations. Cela devient très souvent un facteur d’échec dans le projet. Lisode, société coopérative (SCOP) de service et de conseil en ingénierie des démarches participatives suivait un groupe-projet. Elle souhaitait mettre au point une méthodologie, un processus de projet favorisant sa réussite. Nous avons travaillé ensemble afin d’imaginer des outils et des temps de travail avec les futurs habitants dans le but de leur donner les clés de la réussite. Au cours de ces recherches, nous avons développé un serious game : Quartier Libre.
Règles et déroulement du jeu
Chaque joueur classe les couleurs qu’il a devant lui par ordre de préférence (ex: bleu, jaune, rouge, vert et gris). Le maître du jeu relève tous les classements afin d’en faire une moyenne statistique et attribuer un coût à chaque couleur. Les couleurs les plus populaires étant les plus chères. Pendant ce temps-là, les joueurs qui n’ont toujours pas idée du pourquoi ce premier classement de couleurs, composent la maison “de leurs rêves” en fonction des pièces de couleur proposées. La maison est composée de cinq pièces : une façade, un toit, une fenêtre, une porte et une cheminée. Une fois les maisons composées, le maître du jeu dévoile le coût des couleurs. Les joueurs calculent alors le coût de leur maison en fonction des couleurs mais également des coefficients attribués à chaque pièce (ex : la façade coefficient 6, la cheminée coefficient 1). On obtient alors le coût du quartier qu’il faut réduire de 30% pour de l’aménagement coopératif. On lance un premier tour durant lequel chaque habitant doit faire des compromis pour baisser le coût de sa maison.
Certains vont faire de gros efforts (changer la couleur de la façade qui est la plus grosse pièce du jeu pour mettre une couleur moins chère) d’autres vont plutôt être passif (changer juste la couleur de leur cheminée). À l’issue du premier tour on constate une première baisse du quartier et on détermine combien il reste à donner pour la collectivité. S’ensuit un second tour libre durant lequel chacun prend l’initiative de baisser le coût de sa maison. Les conflits commencent généralement à apparaître lorsque les joueurs s’aperçoivent que les sacrifices de chacun de sont pas les mêmes. Ces comportements sont révélés dans le jeu et permettent le conflit, la discussion. Un dernier tour est nécessaire afin d’atteindre les 30% puis une dernière phase s’enclenche : celle du de-briefing. C’est durant cette dernière phase de jeu que les participants vont pouvoir revenir sur des actions passées, les commenter, les analyser afin d’en tirer un enseignement pour les potentiels conflits du projet.