Du vitrail à la typographie, de l’icône au poster. Rockerill est une succession de détournement de codes religieux au service d’une communication urbaine.
ROCKERILL
Un lieu de culture urbaine
Le “Rockerill” est un lieu culturel underground installé dans les anciennes forges sidérurgiques de Marchienne-au-pont créées en 1832 par John Cockerill. Abandonnée à son triste sort, suite au déclin de l’industrie sidérurgique, l’usine de La Providence a repris vie depuis peu. Grâce aux citoyens de Charleroi, cette structure abandonnée et vouée à la destruction a pu renaître, pour être réinvesti en un centre urbain dédié aux cultures populaires, sociales et alternatives. C’est aujourd’hui un lieu historique, témoin de la culture alternative Belge. Le Rockerill est un immense complexe industriel composé en quatre zones : la cathédrale (hall), la grande salle (exposition et ateliers d’artiste), les Forges (salle de concert et atelier sidérurgique encore fonctionnel) et Le Rockerill (bar, club et DJ party).
Une Analyse des cultures urbaines
Ce travail a eu pour objectif d’accroître la notoriété et l’identité de ce lieu atypique par une proposition de design graphique. Nous avons réalisé, en amont, une étude et une analyse du milieu underground à travers l’Europe pour mieux saisir les enjeux de ces lieux. Il s’avère que ces structures, bien souvent créatives, manquent d’une communication cohérente et réfléchie. Pour le Rockerill, cette immense structure industrielle faite d’acier avec plus de 30m sous le plafond, nous avons choisi de le voir comme cathédrale moderne faite d’acier et de verre. C’est donc le lieu qui a inspiré notre travail vers des codes graphiques religieux : vitrail, icône et enluminure. Apparemment absurde, ce judicieux décalage entre les cultures underground et religieuse c’est avéré cohérent avec son milieu. Effectivement les analyses graphiques faites au préalable nous ont montrés que la culture underground a toujours joué sur le décalage des codes culturels et graphiques, les tournant parfois à la dérision.
DU VITRAIL À LA TYPOGRAPHIE
Nous avons repéré que la façade du bâtiment est composée de neuf grandes fenêtres identiques et construites sur une structure industrielle particulièrement remarquable. Tout comme le nom du lieu est composé de neuf lettres, il nous a semblé judicieux de construire, sur cette structure, une typographie propre au lieu qui permettrait de réaliser un vitrail d’envergure sur la façade. Rétro éclairé lors des évènements, ce vitrail donne un effet et un impact visuels impressionnants. Cette réflexion a fait naitre une typographie unique et propre à l’architecture du lieu. Cela a été utilisé sur l’ensemble des supports de communication.
CRÉATION TYPOGRAPHIQUE
De l’icône au poster
Pour les affiches des différentes soirées mensuelles du lieu, notre équipe a choisi l’icône comme référence. Cinq portraits de personnages populaires du début du siècle ont été réalisés pour réprésenter les cinq thématiques de soirées. Le patron John Cokerill lui-même pour illustrer les soirées jazz & blues, un ouvrier soudeur pour les soirées full métal, une grand mère tirant la langue pour les soirées punk, une fille d’ouvrier pour les soirées éléctro, et un jeune musicien du coin pour les soirées rock.